Marie-Christine ChaboissierChercheuse à l'institut de Biologie Valrose / iBV
Marie-Christine Chaboissier est responsable d’équipe à l’Institut de Biologie Valrose (iBV), où son équipe étudie les mécanismes de la détermination du sexe chez les mammifères : ce processus clé par lequel la gonade, initialement indifférenciée, se différencie en ovaire ou en testicule, conditionnant ainsi l’ensemble du développement sexuel de l’individu. Ses travaux ont d’abord mis en évidence le rôle essentiel du gène Sox9 dans la formation des testicules. Son équipe a ensuite exploré le développement des ovaires, démontrant l’importance de la protéine R-spondin1 (RSPO1), qui active la voie WNT/β-caténine, dans le développement des ovaires, tandis que RSPO2 s’avère essentiel au développement des follicules ovariens. Plus récemment, son équipe a identifié le déterminant ovarien, une isoforme du gène Wt1 (Wt1-KTS), révélant que la différenciation sexuelle repose sur un équilibre entre un facteur testiculaire (Sry) et un facteur ovarien. Leurs recherches ont aussi démontré que la signalisation WNT/β-caténine régule l’entrée en méiose des cellules germinales et ont remis en question le rôle supposé central de l’acide rétinoïque dans ce processus. Aujourd’hui, les travaux de son équipe portent sur la différenciation sexuelle des lignées cellulaires de la gonade et sur les mécanismes moléculaires qui gouvernent la détermination du sexe.
TEStis or OVAry: Identifying the molecular and cellular processes controlling sex determination -TESorOVA
Chez les mammifères, le sexe est déterminé par les chromosomes sexuels X et Y : les femelles ont une paire de chromosomes X tandis que les mâles ont un chromosome X et un chromosome Y. Il y a trente-cinq ans, le gène SRY, situé sur le chromosome Y, a été identifié comme étant le gène responsable de l’initiation du développement testiculaire. Par la suite, les recherches se sont principalement concentrées sur la différenciation mâle. Plus récemment, le déterminant ovarien, une isoforme du gène WT1, appelée Wt1-KTS, a été identifié. Cette avancée a permis de réviser le modèle de détermination du sexe et a ouvert de nouvelles perspectives de recherche. En combinant approches de génomique fonctionnelle, analyses cellulaires et comparaisons évolutives entre espèces, le projet cherche à comprendre comment les cellules de la gonade acquièrent et maintiennent leur identité mâle ou femelle, et à déterminer si le rôle du déterminant ovarien nouvellement identifié a été conservé au cours de l’évolution. Ces travaux ouvrent la voie à une compréhension plus intégrée de la biologie de la reproduction et à l’identification de nouveaux marqueurs diagnostiques pour les variations du développement sexuel chez l’humain.