Ludovic KeiserChargé de recherche CNRS à l'Institut de physique de Nice - INPHYNI (CNRS/UniCA)
Starting Grant 2025
Ludovic Keiser est un physicien expérimentateur, spécialiste des écoulements diphasiques en milieux confinés.
Après des études à l’ESPCI Paris et au sein du master ICFP, il effectue ensuite son doctorat au laboratoire Physique et mécanique des milieux hétérogenes (PMMH, CNRS/ESPCI Paris - PSL/Sorbonne Université/Université Paris Cité), de 2015 à 2018, sur les instabilités de transport de gouttes et de films liquides, sous la direction de José Bico et d’Etienne Reyssat et en collaboration avec l’entreprise TotalEnergies.
Il a ensuite élargi ses recherches aux écoulements biologiques au cours de ses post-doctorats à Lausanne (EPFL), avec François Gallaire et en collaboration avec Claire Wyart, de 2018 à 2020, puis au Laboratoire Interdisciplinaire de Physique (LiPhy, CNRS/Université Grenoble Alpes) avec Benjamin Dollet et Philippe Marmottant, de 2021 à 2022, et à l'Institut de physique de Nice (INPHYNI, CNRS/Université Côte d'Azur) avec Christophe Raufaste et Xavier Noblin en 2022.
En 2023, il est recruté au CNRS comme chargé de recherche, et réalise des travaux à Nice, au laboratoire INPHYNI. Son approche repose sur le couplage étroit entre contrôle microfluidique des écoulements, modélisation physique et déploiement de techniques d’imagerie. Il explore actuellement les interactions croisées entre capillarité, élasticité et transport dans les réseaux vasculaires.
En 2025, il obtient une ERC Starting Grant pour développer un projet à l’interface entre mécanique des fluides et physique des plantes, autour des mécanismes de propagation de l’embolie gazeuse.
ERC Starting Grant 2025 : EMBIOMO - Comprendre les dynamiques multi-échelles de l’embolie gazeuse dans les plantes via des modèles biomimétiques.
Quand les arbres manquent d’eau, des bulles d’air peuvent apparaître dans leurs canaux internes et bloquer la circulation de la sève : c’est l’embolie, un phénomène critique responsable de la mort des plantes sous l’effet de la sécheresse. Si ce mécanisme est bien documenté, on connaît encore mal la manière dont ces bulles se propagent à travers le réseau vasculaire complexe et hiérarchique qui structure les feuilles. Le projet propose d’aborder cette question sous l’angle original de la physique des réseaux fluidiques. Grâce à des feuilles artificielles microfabriquées, inspirées de la structure réelle des feuilles, il s’agit de caractériser la dynamique de déplacement des embolies, la manière dont elles bifurquent ou s’arrêtent, en fonction de la topologie du réseau, de son élasticité et des différents flux imposés. En s’appuyant sur une combinaison d’expériences biomimétiques, de modélisation théorique et d’observation sur des échantillons de plantes « réelles », l’objectif est de mieux comprendre les mécanismes conduisant à l’effondrement de la circulation de sève et, dans un contexte plus large, d’étudier la robustesse des réseaux vasculaires naturels ou artificiels.