À l’heure d’une souveraineté scientifique partagée
Fondée sur des décennies de confiance et d’échanges, la coopération scientifique internationale se voit aujourd’hui fragilisée par les incertitudes géopolitiques et le désengagement de certains partenaires, au premier rang desquels les États-Unis. Face à ces tensions, les chercheurs européens – et notamment ceux du CNRS – esquissent les contours d’une souveraineté scientifique nouvelle, à la fois ouverte et durable.
Le 2 juin dernier, en amont de la 3ème Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3), une équipe de scientifiques, dont une partie travaille pour le CNRS, lançait un appel à garantir la pérennité du programme international One Argo, le plus grand programme au monde dédié à l’observation globale des océans. Ce projet, qui implique près de 30 pays différents, peut notamment compter sur les mesures de température et de salinité fournies en temps réel par 4 000 flotteurs-profileurs répartis dans les océans du monde entier : « Les données qu’ils récoltent sont essentielles pour la prédiction météorologique et pour le suivi de l’augmentation du niveau des océans. Les informations obtenues servent aussi à la prévision des cyclones. Ce programme est d’ailleurs labellisé par l’Organisation météorologique mondiale », précise Hervé Claustre, directeur de recherche CNRS au sein du Laboratoire d'Océanographie de Villefranche-sur-Mer (CNRS/Sorbonne Université) et co-responsable de la partie biogéochimique de ce programme international (BGC-Argo).