Identification d'un gène protégeant des formes graves du cancer du sein / IPMC
Des scientifiques de l'IPMC -Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire- (CNRS-Université Côte d'Azur) de l'équipe de Michel Franco, directeur de recherche CNRS et Frédéric Luton, directeur de recherche Inserm viennent de publier un article scientifique sur l'identification d'un gène protégeant des formes graves du cancer du sein.
Ce cancer affecte une femme sur huit, et malgré les récents progrès thérapeutiques reste la première cause de décès par cancer chez la femme. La mortalité est directement liée aux métastases qui résultent d’une invasion locale puis d’une dissémination à distance. Au départ, les cellules cancéreuses prolifèrent dans la glande mammaire pour former des micro-tumeurs bénignes dites in situ qui peuvent évoluer en tumeurs invasives. En raison du dépistage systématique et de l’amélioration des techniques d’imagerie des mammographies, le nombre de tumeurs in situ détectées chez les femmes de plus de 50 ans a très fortement augmenté au cours de cette dernière décennie. Il s’agit d’un enjeu clinique majeur car il n’existe pas à ce jour de marqueurs pour discriminer les tumeurs qui deviendront invasives de celles qui resteront bénignes. Ceci conduit au traitement excessif de patientes et constitue un fardeau humain, social et économique. La détection toujours plus précoce de tumeurs doit donc s’accompagner de la découverte de nouveaux facteurs pronostiques pour aider à la prise en charge médicale des patientes, ainsi que de nouvelles cibles thérapeutiques pour combattre les tumeurs invasives.
En utilisant la technologie CRISPR/Cas9, nous montrons que la perte d’expression de PSD4 contribue à l’acquisition de propriétés invasives des cellules mammaires humaines. En collaboration avec l’équipe du Dr. F. Bertucci au CRCM à Marseille, dans un modèle animal de la transition de cancer du sein in situ à invasif, nous montrons que la perte d’expression de PSD4 facilite la croissance de la tumeur et l’invasion du microenvironnement par les cellules tumorales. En outre, l’analyse d’échantillons de cancers du sein humains indiquent que la perte d’expression de PSD4 est corrélée avec la transition de tumeurs in situ bénignes vers des tumeurs invasives, elle est plus fréquente dans les métastases et elle est associée à une diminution de la survie des patientes.
Cette étude souligne l’intérêt d’identifier les molécules protectrices de la progression métastatique afin de proposer de nouveaux outils pronostiques aux oncologues, éviter des traitements lourds aux patientes, et proposer de nouvelles pistes thérapeutiques pour combattre les cancers agressifs.
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